Apprendre à vos élèves à tenir une conversation

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J’étais récemment dans une classe de troisième année et j’ai été frappé par la présence de règles affichées sur la façon d’avoir une conversation. L’affiche disait :  » Chaque personne doit contribuer à la discussion mais parler à tour de rôle. Demandez à l’autre :  » Voulez-vous ajouter quelque chose à mon idée ?  » ou  » Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez ? « . Posez des questions afin de comprendre les idées de l’autre. Dites : « Pouvez-vous m’en dire plus à ce sujet ? » ou « Pouvez-vous dire cela d’une autre manière ? »

Ayant visité de nombreux collèges et lycées, je pense que ces mêmes règles pourraient — et devraient probablement — y être affichées également.

Vous avez peut-être aussi observé combien il est courant aujourd’hui que les élèves ne sachent pas comment tenir une conversation. Peut-être est-ce dû à la prépondérance des talk-shows dans lesquels les personnes ayant des opinions différentes s’écoutent rarement les unes les autres, préférant au contraire surenchérir sur leur adversaire. Peut-être est-ce dû à l’évolution des habitudes alimentaires, où de plus en plus de familles mangent sur le pouce au lieu de s’asseoir ensemble et de prendre des nouvelles de la journée de chacun. Il pourrait s’agir de la façon dont les textos et les tweets l’emportent désormais sur la parole et l’écoute comme formes de communication préférées d’aujourd’hui.

 

8 CONSEILS POUR PARLER ET ÉCOUTER

S’il est impossible de connaître toutes les raisons, il ne fait aucun doute qu’apprendre à écouter et à parler est un moyen extrêmement important d’élargir les connaissances, d’améliorer la compréhension et de construire une communauté. C’est peut-être la raison pour laquelle les normes fondamentales en matière d’anglais et d’arts du langage mettent l’accent sur le développement de l’expression orale et de l’écoute, les outils de base de la conversation. Les huit conseils ci-dessous peuvent être utilisés régulièrement pour aider vos enfants à acquérir de bonnes compétences conversationnelles.

 

1. Modélisez une bonne conversation

Mettez un point d’honneur à avoir des interactions d’une à deux minutes, en tête-à-tête, au moins quelques fois par semaine avec les élèves qui ont des difficultés à converser. Partagez des informations sur vous-même comme vous le feriez lors d’une rencontre avec un ami ou une connaissance, et montrez votre intérêt pour l’élève en lui posant des questions sur ses centres d’intérêt. Les facilitateurs de conversation incluent des réponses et des incitations comme :

  • « Vraiment ? »
  • « Waouh ! »
  • « C’est intéressant. »
  • « Sans blague ! »

Si ces élèves ne partagent pas ou ne veulent pas partager facilement au début, n’abandonnez pas.

 

2. Encouragez les indices physiques

Identifiez des procédures pour avoir une conversation qui inclut un comportement non verbal approprié. 

 

3. Contestez les mises en garde ou les commentaires blessants

Par exemple, si un élève dit :  » Je pense que ce qu’elle a fait était vraiment stupide « , contestez en disant :  » Comment pouvez-vous dire cela autrement sans être blessant ? « . Si l’élève ne semble pas conscient, enseignez une alternative comme « Je ne suis pas d’accord avec ça ». Demandez à l’élève de répéter ce que vous avez dit, puis passez à :

  • « Que s’est-il passé pour que tu te sentes ainsi ? »
  • « Comment aurais-tu géré les choses différemment ? »
  • « Penses-tu qu’il n’y a qu’une seule bonne réponse, ou pourrait-il y en avoir d’autres ? »

4. Posez des questions ouvertes

Ce sont des questions sans une seule bonne réponse, des questions qui stimulent la discussion et peuvent être un moyen très puissant de renforcer l’idée qu’il existe différents points de vue sur une question, ou un ensemble de croyances qui peuvent être également valables. Par exemple : « Alors, si Colomb venait frapper à votre porte et vous disait que naviguer vers le Nouveau Monde serait une aventure incroyable et qu’il pourrait y avoir beaucoup de richesses là-bas, mais que vous pourriez ne jamais arriver parce que le monde est plat, iriez-vous ? »

 

5. Faire passer la réflexion avant le savoir

Lorsqu’on vous pose une question, n’acceptez pas le « je ne sais pas ». Dites aux élèves que vous ne leur demandez pas de « savoir » mais que vous attendez d’eux qu’ils « pensent ». Apprenez-leur à s’interroger à voix haute, à spéculer, à deviner ou à donner la meilleure réponse possible. ( » Je n’en suis pas sûr, mais je pense que _____… « )

 

6. Ayez des conversations informelles

Avant le début du cours ou dans le couloir, demandez aux élèves de vous parler de leurs autres cours, de ce qu’ils pensent d’un événement d’actualité ou de ce qu’ils pensent de l’issue d’un jeu. Partagez également vos réflexions.

 

7. Établissez un contact visuel

Lorsqu’un élève parle en classe et que vous l’écoutez, accordez-lui votre contact visuel. Cependant, détournez progressivement le regard de l’orateur et dirigez votre regard et vos mouvements vers les autres élèves. Cela amènera souvent l’orateur à rediriger son discours vers ses pairs, et cela invite ces derniers à s’impliquer et à rester impliqués dans ce qui est dit.

 

8. Encouragez le tour de parole

Utilisez un objet, comme un bâton de parole, comme signal pour le tour de parole. Apprenez à vos élèves que lorsqu’ils ont l’objet, c’est leur tour de parler ou de passer tandis que les autres doivent écouter.